Jeudi 29 juillet : les péripéties de Roberta

La nuit le long du canal n'a pas été du plus grand confort. En effet je m'aperçois au réveil que le matelas avait crevé, le sol était donc un peu dur. Je prends un sommaire petit-déjeuner et commence à ranger mes affaires. Certains badauds me toisent en me croisant et d'autres me saluent. C'est vrai que le matin avec une tête de « poussin » (cheveux en bataille), une « haleine de poney » et un barda qui s'affère autour de moi, je comprends que je peux interloquer les passants.

Je reprends les berges du canal du midi que j'avais emprunté la veille et fonce vers Carcassone à une centaine de kilomètres. Il faisait beau, c'était agréable, je croise beaucoup de cyclotouristes, mais peu de cyclovoyageurs. En apparence ces deux thermes semblent communs, mais à part le vélo (et encore...) ce sont deux philosophies différentes qui émanent de chacun de ces mots. J'aime à croire que je fais partie des seconds : aventure, découvertes, écolo, rencontres et partage avec autrui, convivialité, liberté et parfois un peu de solitude sont les principales caractéristiques du cyclovoyageur comme je le conçois.

Arrivé à Beziers, le canal du midi se corse un peu. En effet, les chemins de allages sont de véritables sentiers de VTT. Bosses, trous, racines, cailloux, ... Roberta se prends au jeu et franchis tous les obstacles. Je suis fière de faire équipe avec elle. Néanmoins, elle s'enhardie un petit peu et ne voit plus le danger : un poteau en fer vient casser son cale-pied (heureusement qu'elle était là pour protéger mes orteils) et une grosse épine vient lui percer la roue arrière. Je vais prendre un petit peu de temps pour m'occuper d'elle.

Avant midi je me détourne du canal pour faire mes courses dans une petite bourgade. Je repars ensuite et c'est après 70 km assez difficiles, car en plus de la piste VTT le vent était de la partie tout le long du trajet et il n'était pas mon allié, que je prends ma pause déjeuner face à un château. Je mange, bouquine un peu et m'endors. Vers 17h je repose les pieds sur les pédales et m'élance. Je prends un peu de route pour changers mais Eol plus énervé que jamais envoie sa fille Tramontagne. Elle souffle avec rage et je peine à avancer. Le paysage défile lentement et je lutte pour reprendre le canal après une quinzaine de km dans les terres.

Il est 20h passé quand je me retrouve au bord du canal. Fatigué je me cherche un coin pour dormir, je croise quelques bateaux accostés sur les rives puis je repère un endroit calme, un petit renfoncement au bord de la piste. J'y installe ma tente, me prépare à manger et profite du canal pour me laver. Après un bon repas : Pâtes au gouda, cumin et à la menthe fraiche, je m'élance dans ma tente pour rejoindre Morphée. Bonne nuit Roberta ! Je t'aime Roberta !

PS : Olivier, quant à lui, a préféré les terres et s'est confronté aux montées et au vent. Après 65 km très difficiles qu'il rejoint le camping de Beziers.

Comments

[cochois]

alors les nouvelles c est pour quand ou étes vous a+ gilbert

[Vincent et Olivier]

Aujourd'hui!!